* Ce texte a initialement été publié le 20 septembre dernier dans la section « Libre opinion » du journal Le Devoir. La réponse de la journaliste Isabelle Porter peut être consultée à la fin de la version originale du texte. Publié en première page du Devoir de samedi dernier [16 septembre 2017], un article d’Isabelle Porter pose la question « Le conseil municipal, un club d’âge d’or ? » Selon la journaliste, le milieu municipal aurait une image de « mononcle » à briser. Or, les données du ministère des Affaires municipales montrent que 83 % des élus municipaux ont moins de 65 ans. En fait, la majorité des élus municipaux a moins de 55 ans. Comment peut-on en arriver à faire un parallèle entre les conseils municipaux et les clubs d’âge d’or ?
Comme l’affirme la journaliste, la proportion de maires âgés de 65 ans et plus, tout comme celle des conseillers d’ailleurs, a effectivement doublé entre 2005 et 2013. La cause est néanmoins plus démographique que démocratique. En effet, 80 % des élus municipaux siègent dans une municipalité de moins de 5 000 habitants où, selon l’Institut de la statistique du Québec, la proportion de la population âgée de 65 ans et plus est passée de 14 % à 20 % entre 2005 et 2015. En gros, la population vieillit et les élus aussi. Néanmoins, lorsque l’on effectue une répartition selon la taille des municipalités, on constate que la proportion d’élus de 65 ans et plus est soit égale, soit inférieure, à la proportion de ce groupe d’âge dans la population. L’analyse des données électorales municipales exige des nuances spécifiques. Dans un contexte où il semble être de bon ton de porter un regard pessimiste sur la démocratie municipale, la vigilance est de mise. Examinons d’ailleurs quelques données intéressantes qui pourraient alimenter la réflexion initiée dans l’article :
Nul doute qu’il y a renouvellement de la classe politique municipale ! On peut débattre du rythme, mais reconnaissons qu’il n’y a jamais eu autant de femmes en politique municipale, jamais eu autant de postes brigués par plus d’un candidat. Jusqu’aux scrutins de novembre, les enjeux locaux jouiront d’une plus grande visibilité offrant ainsi l’opportunité de promouvoir un portrait juste et objectif de la démocratie locale. Une meilleure diffusion de certaines informations pourrait favoriser l’engagement politique. Par exemple, savoir que plus de 4 000 femmes soumettront leur candidature aux élections de cet automne pourrait encourager celles qui hésitent encore à le faire. Évidemment, on ne favorisera pas un regard naïf ou complaisant. La démocratie municipale et ses élus font effectivement face à des défis et des problèmes importants. L’article de Mme Porter en identifie plusieurs. Il n’est cependant pas utile, à mon avis, de dépeindre un portrait excessivement pessimiste qui pourrait alimenter le cynisme des citoyens. La responsabilité de briser l’image de « mononcle » n’appartient peut-être pas au milieu municipal finalement…
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Septembre 2017
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